Clowns Vengeurs - 02 - Concertos pour Odi-menvatt by Lévesque Michel J

Clowns Vengeurs - 02 - Concertos pour Odi-menvatt by Lévesque Michel J

Auteur:Lévesque, Michel J. [Lévesque, Michel J.]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Ado
Éditeur: Les Éditions Porte-Bonheur
Publié: 2013-12-15T05:00:00+00:00


CHAPITRE 10

Menvatt et compagnie

Le jet filait en direction du Sud. C'est Thibey qui était aux commandes.

— Un esvographe ? répéta Gramal.

John Lithargo retira son feutre, ainsi que son imperméable et les jeta dans une mallette prévue pour accueillir chacune des composantes de sa tenue de menvatt. Le nez de clown et les prothèses dentaires s'y trouvaient déjà.

— Je n'ai pas réussi à le récupérer, dit-il.

Lithargo s'en voulait, c'était clair. Il alla retrouver Thibey à l'avant de l'appareil et s'installa sur le siège voisin du sien. Les Vallées du Centre défilaient devant leurs yeux, à travers la baie vitrée du cockpit.

— Ne me dis pas que cette pute a été plus rapide que toi ! lança Thibey en réajustant le cap.

Lithargo acquiesça.

— Étonnant, n'est-ce pas ?

Gramal se débarrassa à son tour de son costume et vint les rejoindre.

— Elle a été embauchée par les arcurides, tu crois ?

— Par Optomax, répondit Lithargo. Mais elle a attendu d'être seule avec Orlaad pour agir. Les deux arcurides n'étaient au courant de rien.

Thibey se tourna vers lui.

— Alors, c'est le gouvernement légitime qui est derrière tout cela ? Siberfax prendrait le risque d'embaucher une prostituée ?

— Il s'est servi d'Optomax comme d'un intermédiaire.

Lithargo fit une pause, puis reprit :

— Une chose est certaine, mes amis, Siberfax commence à avoir peur.

— Et c'est bien ou pas ? demanda Gramal.

— On ne peut prévoir les réactions d'un homme qui a peur, répondit Lithargo. Il peut décider de ne pas agir tout de suite, d'attendre d'avoir tous les éléments en main avant d'élaborer une stratégie, ou au contraire, il peut décider d'intervenir dès maintenant, afin de réduire promptement ses adversaires au silence avant qu'ils ne contaminent le reste de ses « sujets ».

— Ne prendrait-il pas le risque de nourrir davantage le mécontentement populaire ? s'enquit Gramal.

— Le mécontentement populaire ? fit Thibey. Mais quel mécontentement populaire ? Les citoyens n'en ont rien à faire des tractations de Siberfax et de sa bande. Jamais ces abrutis ne s'élèveront contre leur maître-pourvoyeur, en tout cas, pas tant qu'il continuera à les gaver de drogues et de jeux. Même les représentants du Cercle Opposite hésitent à dénoncer les politiques impérialistes de Siberfax ! L'Ordre Odi-menvatt est le seul instrument de révolte dont dispose notre communauté !

— Jamais nous ne convaincrons les menvatts de s'unir pour renverser Siberfax, affirma Gramal. Et même si nous y arrivions, les troupes du Nord sont beaucoup trop nombreuses. Ils nous écraseraient en moins de temps qu'il n'en faut pour revêtir nos costumes ! Arcurides et légiokhans nous traqueraient sans relâche, jusqu'à ce qu'ils aient déniché le dernier d'entre nous !

— Et alors ? fit Thibey. Nous aurions combattu, au moins…

— Tu ne comprends pas.

— Il faut regrouper les adeptes de la religion Odi et former un gouvernement parallèle, intervint soudain Lithargo.

Un silence plana pendant lequel Gramal et Thibey échangèrent des regards incertains.

— Qu'est-ce que tu as dit ? demanda Thibey.

— Il faudra nous réunir au sein d'un gouvernement parallèle, une fois que nous aurons éliminé tous les membres du Cercle Opposite, dit Lithargo.



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